Il y avait la foule des grands jours, jeudi 11 avril, pour l’inauguration du Festival du livre de Paris. Rachida Dati, ministre de la Culture, ne s’y est pas trompée. « La grande diversité du programme et des propositions du Festival du Livre de Paris cette année engagent à l’optimisme quant à la créativité de l’industrie du livre et ses capacités à innover », s’est-elle réjouie, en présence notamment du ministre de la Culture du Québec, Mathieu Lacombe, pays invité d’honneur cette année, et du président du Syndicat national de l’édition, Vincent Montagne.
Et en effet, le grand rendez-vous annuel des acteurs du monde du livre s’annonce cette année riche en propositions et innovations en tout genre. Qu’on en juge : têtes d’affiches, auteurs, débats, rencontres jeunes publics, espaces régionaux… Tous les ingrédients sont réunis pour susciter l’intérêt d’un public qui, gageons-le, sera encore nombreux cette année.
La présence du Québec, invité d’honneur du Festival à la créativité débridée, ne fait que renforcer l’attractivité de la manifestation. Une présence chaleureusement chaleureusement par la Ministre, qui en a souligné le caractère symbolique en cette année où se maintiendra, en octobre à Villers-Cotterêts, le sommet de la francophonie.
La diffusion du livre
Au cours de sa visite, la ministre de la Culture aura vu un grand nombre d’acteurs du monde du livre. Mais avant tout, c’était le livre, comme espace imaginaire, qui était au cœur des discussions.
Comme plusieurs éditeurs salués par le ministre de la Culture lors de sa visite, Gilles Haéri était heureux de la recevoir sur le stand des éditions Albin Michel, dont il est le président. « Rachida Dati s’est beaucoup intéressée aux Yeux de Mona, un roman que nous publions. Thomas Schlesser, son auteur, est un ambassadeur pour la culture, pour le véritable savoir, pour l’art, auprès du grand public, et auprès des jeunes aussi. »
Développer le « hors les murs » et l’itinérance des bibliothèques
Pour la diffusion de la culture et des idées, au plus fin et au plus proche, rien ne se fait non plus sans les libraires et toutes les formes de librairies. Antoine Caro, le directeur des éditions Seghers, qui ont été relancées depuis trois ans avec un succès considérable (une maison qui consacre la moitié de ses publications à la poésie), le reconnaît volontiers : « Nous sommes très contents de nos résultats et d’avoir de plus en plus de visibilité en librairie, grâce notamment au Printemps des poètes. Nous avons repris le format inventé par Pierre Seghers, le principe un livre / une couleur. Et nous avons reçu le trophée du Livre-Hebdo [la revue professionnelle du secteur du livre] d’éditeur de l’année ! »
La ministre a souligné son ambition pour la diffusion du livre, en favorisant les libraires qui s’implantent dans les territoires ruraux (les prochaines Assises de la ruralité prendront ce sujet, avec bien d’autres, à bras le corps) et les quartiers éloignés de la culture, et en les aidant à développer des propositions « hors les murs », ainsi que des programmes d’itinérances. Mieux encore, à l’exemple de certaines collectivités et communes qui ont voulu mettre des bibliothèques et des médiathèques au sein même du parc social, il faudra solliciter de nouveaux acteurs comme les bailleurs sociaux pour implanter le commerce de la librairie dans les quartiers les moins favorisés.
L’accès de tous les publics au livre et à la lecture
Le réseau des médiathèques est le premier réseau culturel du pays, grâce à l’action des territoires, des maires et des départements. « Présentes là où les services publics se retirent, les médiathèques irriguent les zones rurales comme les quartiers les plus défavorisés ; elles sont le partenaire de nos bibliothèques » a rappelé la ministre.
C’est d’abord la jeunesse qui doit être ciblée, et tous les âges de la jeunesse, un public pour lequel le ministère déploie déjà des actions efficaces, qui seront portées plus loin : notamment « Première Page » dans les PMI, les crèches , les caisses d’allocations familiales, qui touchent souvent des parents qui sont sans aucune familiarité avec le livre ; et aussi « Jeunes en librairie ».
Des livres dans les centres de loisirs et d’éducation populaire
Pour densifier encore le maillage de l’offre de lecture, les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) mettront à disposition des centres de loisirs, des associations d’éducations populaires et de toutes les institutions qui en feront la demande des livres pour constituer un patrimoine commun à tous les jeunes.
De même, les médiathèques, qui sont les partenaires des bibliothécaires, doivent faire l’objet de nouveaux projets d’extension d’horaires d’ouverture. Plus de 500 projets ont permis jusqu’ici de gagner une journée d’ouverture au bénéfice de 10 millions de nos concitoyens, et l’ouverture le week-end a été plébiscitée par les familles. L’objectif est de passer à 1000 projets d’ici 2027.
Protéger le livre en tant que bien culturel
Le partage de la valeur entre les différents acteurs de l’industrie du livre est évidemment une question clef, posée aujourd’hui avec force par les auteurs. La ministre a rappelé les travaux de réflexion engagés à ce sujet, son souhait de réunir les organisations concernées et d’engager un débat au Parlement dès cette année, débat éclairé par une étude économique approfondie. D’ores et déjà, le Centre national du livre, établissement public du Ministère, travaillera en 2024 à conditionner ses aides aux éditeurs à de meilleures pratiques en matière de rémunération.
Autre sujet d’inquiétude pour le marché du livre neuf, le développement sur les plateformes du marché de l’occasion. Certains soulignent le coût environnemental élevé dû à la logistique énorme nécessité par les plateformes. D’autres veulent proposer des mécanismes de compensation pour les auteurs et les éditeurs. La piste d’une contribution est étudiée.
Un volet culture au prochain sommet de Paris sur l’IA
Par ailleurs, le Ministre annonce l’intention du ministère de la Culture de revaloriser le droit de prêt en bibliothèques, le tarif de la contribution de l’État n’ayant pas été revalorisé depuis dix ans.
Enfin, dernier grand sujet en date, celui de l’Intelligence Artificielle, qui attaque le droit d’auteur. La ministre a rappelé le bon sens qui veut qu’aucune innovation technologique n’est légitime pour menacer ce dernier. « Nous devons travailler la mise en œuvre des obligations de transparence introduites dans le récent règlement européen, et je souhaite que le conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique poursuive ses travaux sur le sujet. » Une volonté suivie d’une annonce importante : « Avec le Président de la République, nous avons décidé d’ajouter au programme du prochain sommet sur l’Intelligence Artificielle à Paris un volet culture : l’IA et toutes ses conséquences pour le milieu culturel. »
Le grand événement annuel du marché du livre
Le Salon du livre de Paris, aujourd’hui dénommé « Festival du livre de Paris » est organisé par le Syndicat national de l’édition (SNE). Après deux annulations liées à la crise sanitaire, le SNE l’a fait revenir vers son site historique, le Grand Palais, en passant, pour cause de travaux en cours, par les locaux plus étroits du Grand Palais éphémère. 2025 sera l’année de son retour effectif au Grand Palais.
Pour la première édition du festival en 2022, près de 300 éditeurs étaient présents (contre 1.200 exposants en 2019) ainsi que 90 000 visiteurs. Pour sa deuxième édition au printemps 2023, le Festival du Livre de Paris a reçu 340 éditeurs et 102 350 visiteurs.
Après l’Inde puis l’Italie, le Québec est l’invité d’honneur cette année.
Les éditeurs régionaux occupent une place importante dans l’ancien modèle du salon : leur retour se dessine en 2024, grâce aux régions Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Île-de-France, qui disposeront de stands où accueillir les éditeurs installés sur leur territoire.
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