À Démouville, le chantier de restauration de l’église doit démarrer avant la fin de l’année

Dans la perspective des prochains travaux de restauration de l’église de Démouville (Calvados), après l’effondrement d’une partie du plafond à l’hiver 2020/2021, le maire Ludovic Robert et ses adjoints concernés ont invité les différentes parties concernées à une visite du monument afin qu’ils soient une idée précise du chantier, qui doit démarrer avant la fin de l’année.

Refaire la charpente

La première phase des travaux de consolidation avait consisté à poser des tirants qui ont créé une tension de la voûte du plafond.

Les travaux à venir consisteront à refaire la charpente et recréer une voûte de plafond en bois assez léger. Une réunion avec les entreprises organisées sera pendant l’été pour un démarrage des travaux au prévu dernier trimestre de cette année.

L’architecte des Bâtiments de France, Dominique Laprie-Sentenac, chef de service de l’UDAC (unité départementale de l’architecture et du patrimoine) a reconnu avoir eu un coup de cœur pour cette église :

Avec ses objets mobiliers remarquables, l’église de Démouville était décrite par les spécialistes, avant la Seconde Guerre mondiale, comme un petit musée.

Des dommages en 1944

« Cette église, dont les éléments les plus anciens remontent au 13e siècle, a été agrandie au 14e siècle, et dotée d’une tour-beffroi munie de cloches, puis de nouveau modifiée au 19e siècle », a commenté Yvan Godefroy, président de l’association CDRE qui étudie l’histoire et le patrimoine de la commune.

« Lors des bombardements en juillet 1944, mais surtout en août 44, la toiture de la nef s’est effondrée, entraînant la charpente et la belle voûte en berceau de bois. Le porche sud qui était l’entrée principale et la sacristie ont été détruits. En revanche, dans le chœur, le grand autel, les boiseries et les ferronneries sont restés intacts. »

Le plafond de la nef avait été reconstruit à partir de 1949 avec uniquement les moyens des dommages de guerre et le plafond n’avait alors reçu qu’un simple plâtrage. C’est lui qui s’est effondré en janvier 2021.

« Il faut que l’endroit vive »

Le budget prévisionnel de restauration de l’église est évalué à 1,2 millions d’euros, avec une promesse initiale de subventions à hauteur de 80 %. Cependant, le maire a fait partie de sa déception au regard d’une baisse de subvention de la DSIL (dotation de soutien à l’investissement local) dont la part promise à 40 % du montant est finalement réduite à 20 %. La moitié de ces 20 % manquants devraient être couvertes par le Département et l’autre moitié sera sollicitée auprès de la Région.

« Il sera peut-être retenu de faire appel à un financement participatif, ou crowdfunding », indique-t-il.

Selon la conseillère départementale Sylvie Jacq, « il faut que l’endroit vive, qu’il n’ouvre pas seulement pour quelques mess et des inhumations, mais qu’il soit partagé. Il est nécessaire d’y prévoir des projets ‘compatibles’ selon le terme souhaité par le diocèse, car la hiérarchie catholique a son mot à dire », at-elle précisé.

On peut envisager a priori par exemple des spectacles de la chorale Évasion ou des expositions comme celles que proposent le CDRE lors des Journées européennes du Patrimoine.

Restaurer c’est bien, ouvrir au public et valoriser c’est encore mieux, car il s’agit d’un lieu d’intérêt patrimonial qui peut aussi s’intéresser autant aux adultes qu’aux scolaires.

Lors de la visite, il a été aussi question de distinguer entre le « classement » et l’ »inscription » au titre des monuments historiques, ce qui implique des obligations et droits différents.