Georges
d'Anthès : l'Homme qui tua Pouchkine
A
l'aube du 26 janvier 1837, il neigeait dru et le village de Novoï-Drevna, à 4
kilomètres de Saint-Pétersbourg s'enfonçait doucement
sous un épais tapis blanc.
Dans
ce matin blafard, à l'orée d'un bois, le long de la Petite
Rivière Noire (Tchornaïa Priètska), un petit affluent
de la Néva, le profond silence hivernal fut soudain déchiré par
deux détonations.
Trois jours après la Russie perdait son plus grand poète, Aleksandr
Sergeïevitch POUCHKINE, mortellement blessé dans un duel avec son
beau-frère qui s'en tira avec une blessure à l'épaule.
Pouchkine
avait épousé en 1821 Nathalia Gontcharovna, selon son
propre aveu, " sans ivresse ni enchantement puéril ".
Il était d'une jalousie féroce, bientôt attisée
par des lettres anonymes mettant en cause un officier de son entourage.
Mais
quel rapport entre ce drame et l'Alsace ?
Tout simplement le fait que " l'homme qui tua Pouchkine " était
Alsacien. Il s'appelait Georges d'Anthès, était né à Colmar
en 1802 dans une vieille famille haut-rhinoise, et habitait Soultz.
Après le drame qu'il aurait voulu éviter à tout prix,
il dut quitter la Russie et revint à Soultz où il s'engagea dans
la politique. Maire de sa commune, conseiller général, sénateur,
le baron de Heckeren d'Anthès se retira de la vie publique après
1870.
Selon
le baron Claude de Heckeren d'Anthès, Alexandre Dumas connaissait
bien Georges à la cour de ST-Pétersbourg, et il est
vraisemblable que son nom inspira le patronyme d'Edmond Dantès, comte
de Monte-Cristo.
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