La
famille
Jean-Henri Anthès,
après s'être perfectionné dans la métallurgie
- en
dirigeant depuis 1696, les forges de lOberbruck fondées par son
père-
créa une manufacture royale de fers blancs, puis en 1730, la manufacture
royale d'armes blanches de Klingenthal, ce qui lui valut d'être anobli
par
Louis XV. Les affaires de Henri Anthès prospérèrent. Il
acquit la seigneurie de Blotzheim, la seigneurie de Brinckheim et des seigneuries
en
Bourgogne.
Installés à Soultz,
les d'Anthès s'étaient acquis de nombreux titres à la
reconnaissance des habitants de la ville.
Lorsque
en 1720, chargée de dettes, la ville se vit obligée
par l'Intendant d'Alsace de vendre les pâturages du Ballon,
ce fut Henry d'Anthès qui, par une acquisition fictive,
lui conserva ce patrimoine. Il soutint également financièrement
la ville dans le procès qui l'opposa aux Waldner au sujet
de la possession de la forêt du Freundstein.
La
ville le lui rendit bien lors de la Révolution en réquisitionnant
le château afin qu'il ne soit pas vendu comme bien national,
le baron d'Anthès se trouvant aux eaux et ayant été déclaré émigré.
Joseph
Conrad Alexandre d'Anthès, fils de Henri, fit partie des
contingents militaires qui tentèrent de favoriser la fuite
du roi Louis XVI à Varennes. Il émigra et ne rentra
en France que sous l'Empire. En 1803 il fut désigné comme
membre du conseil municipal de Soultz. Profondément légitimiste
il fut élu député en 1823 et fit partie de
la Chambre des députés jusqu'à la fin de
la restauration.
Son
fils Georges-Charles ajouta au nom de famille la particule de «De
Heeckeren». Elève de l'école militaire de
Saint-Cyr, mais comme son père profondément légitimiste,
il prit le parti de Charles X et de la Duchesse de Berry, et dut
s'enfuir à l'étranger.
Il
se rendit en Russie et c'est au cours de ce voyage qu'il fit la
connaissance de l'ambassadeur hollandais le baron de Heeckeren
qui l'adopta en 1836. Georges de Heeckeren d'Anthès épousa
par la suite, Catherine Gontcharoff, sur aînée
de la femme de Pouchkine. Un duel opposa les deux hommes. Pouchkine
fut tué par son beau-frère.
Georges
de Heeckeren d'Anthès rentra à Soultz et, après
la mort de son épouse, lors de la naissance de son fils
tant attendu, le baron se lança dans la politique. En 1845,
il est élu au conseil général, en 1848, député,
il se lia d'amitié avec Louis Napoléon et devint
sénateur de l'Empire. Il fut maire de Soultz et c'est sous
son administration que la ville se transforma et s'embellit, tout
comme les églises paroissiales et la basilique de Thierenbach.
Il fut également un homme d'affaires et fut un des fondateurs
du «Gaz de Paris». Après l'arrivée des
Allemands en 1870 il se retira de la vie politique...
"L'appât
qu'utilisa la mort pour attirer Pouchkine dans son obscur univers était
un beau jeune homme, allègre, jovial, expansif, enjoué,
un vrai champion de la vie. Grand, bien fait de sa personne, cheveux
blonds ondulés, traits doux, moustaches, yeux bleus, Georges
d'Anthès était à Pétersbourg un bourreau
des coeurs. Il était sympathique à tous, partout
bien accueilli ( ... ) Il était né le 5 février
1812 à Colmar où sa famille possédait un
hôtel particulier ; la résidence habituelle était
le domaine de Soultz acquis par Jean Henri d'Anthès aux
alentours de 1720. ( ... )" |
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